Une femme Inupiaq coud son premier Oogilhaq
Je suis une femme Inupiaq. Tout le côté maternel de ma famille est originaire du magnifique État de l’Alaska, ce qui fait de nous des Esquimaux ou des peuples autochtones de l’Alaska, du Canada et du Groenland. Nous appartenons à la tribu Inupiaq du village d’Unalakleet sur la côte ouest de l’Alaska. Ma grand-mère y a grandi et était la fille aînée de quatorze enfants, dont sept qu’elle a aidé à élever avec mon Amouk (arrière-grand-mère).
La couture fait partie de l’histoire de ma famille depuis des générations. Quand je le dis comme ça, cela ressemble à un métier parfaitement aiguisé dans lequel nous sommes tous des experts, mais la vérité est qu’il est d’abord né de la nécessité. Quand j’étais petite, grand-mère choisissait des robes dans le catalogue Sears qui circulait dans le village, et Amouk les fabriquait à partir de sacs de farine imprimés sur une vieille machine à coudre à pédale. Amouk a appris à grand-mère à coudre, bien sûr. Avec autant d’enfants, j’imagine qu’Amouk ne pourrait pas suivre le rythme tout seul !
Amouk coud pendant que maman regarde
Grand-mère a cousu toutes sortes de tenues tout au long de sa vie : des jupes pour le travail aux robes qu’elle pouvait porter à l’église. Quand ma mère, la fille aînée, lui a aussi appris à coudre. Grand-mère a fait la robe de mariée de ma mère, même sa propre robe qu’elle portait au mariage ! Vers 1977, ma mère a acheté sa propre machine à coudre : la Singer Stylist 534. La Stylist était annoncée comme une machine à coudre à bras libre en zigzag et boutonnière ! Quarante-quatre ans plus tard, j’ai pu m’approprier cette machine. La nature méticuleuse de ma mère lui a permis de m’offrir le manuel original.
Ma machine à coudre qui appartenait à ma mère
Quand j’étais jeune, ma mère et ma grand-mère m’apprenaient à coudre à tour de rôle. Mamie à la main, maman à la main et à la machine. Le styliste était la machine avec laquelle j’ai cousu mes premiers points sans main. Pour être honnête, j’étais trop occupé à être un enfant fou pour me soucier de la patience et du temps qu’il faut pour recoudre plus qu’une déchirure dans un jouet pour chien. Je me souviens n’avoir eu qu’un seul gloss pour coudre un sac fourre-tout, ce qui, j’en suis sûr, était très mal fait car je n’utilisais pas de patron et mon point préféré que j’adore utiliser partout est le zigzag. J’aimerais pouvoir voir ce sac maintenant, juste pour rire.
Mais en novembre 2019, il m’est venu à l’esprit que je voulais essayer de coudre des vêtements pour la première fois. Je suis donc allé au magasin de tissus local avec mon ami Jordan et j’ai dit à la femme derrière le comptoir que je voulais coudre mon premier vêtement. Eh bien, il m’a fait parcourir les rangées de tissus et de concepts et a choisi tout ce dont j’avais besoin, après avoir décidé que mon premier motif était le meilleur. Jupe PB&J des années 1950 style années 50. Je me souviens clairement qu’il m’a demandé si je préférerais commencer avec un tablier, mais même si je n’avais jamais étudié de modèle de ma vie, j’étais confiante et déterminée. Jordan m’a aidé à choisir les boutons. Quand je suis rentrée chez moi et que j’ai commencé à lire les instructions, j’ai réalisé que j’avais mis la charrue avant les bœufs et je suis allée à l’université YouTube pour m’apprendre tout le jargon de la couture auquel je n’avais jamais prêté attention auparavant de ma vie. Bâti, couture fixe, point d’ourlet, entoilage, parementure, ourlet, biseau. Je suis tombé sur cette jupe et j’ai fait toutes sortes d’erreurs, mais j’ai appris une tonne. Je n’ai pas arrêté depuis.
Je suis content d’avoir attendu aussi longtemps pour faire mon premier oogilhaq. J’ai pu pratiquer et acquérir tellement de compétences que je devais vraiment leur donner leur dû. Toute ma vie, ma grand-mère a fait du kuspaq pour moi et presque tous les membres de ma famille.
Mes sœurs portant des oogilhaq fabriqués par ma grand-mère
En faire un pour moi-même ressemble à un tel rite de passage. Un oogilhaq, Inupiaq est une robe d’été et se caractérise par une capuche, des manches longues, une poche au milieu devant et un volant en bas. Les kuspaqs ressemblent à la forme de veste d’oogilhaq, avec une fermeture éclair au milieu et sans fioritures. Ils sont généralement faits d’un tissu de coton léger avec une bordure décorative qui peut être superposée pour créer un effet plus élaboré. Elles peuvent être portées seules l’été ou sur une parka pour protéger la fourrure en dessous.
Les Oogilhaqs sont visibles sur toutes les photos datant de mon arrière-arrière-grand-mère ! Et il existe toutes sortes d’interprétations créatives et de styles modernes de nos jours. Les créateurs sur Instagram aiment Danielle Rock de @coastal.rock.designEt Nikki Corbett de @sewyupikFaites de belles pièces faites à la main pour l’achat.
C’est l’un des rares vêtements domestiques avec lesquels j’ai eu une relation personnelle en grandissant, donc je savais que c’était quelque chose que je voulais faire moi-même. Sans oublier que coudre du cuir (ou coudre avec de la fourrure/peau d’animal) est un art particulier que je n’ai pas encore appris, et porter une parka en fourrure peut être un peu trop dans le climat californien !
Oogilhaq d’Amouk
Mes arrière-arrière-grands-parents
Pour le modèle, j’en ai dessiné un basé sur un oogilhaq que j’ai possédé par Amouk. Après avoir tout dessiné, j’ai découpé le patron en papier et j’ai fait moi-même une maquette.
modèle de papier à dessin
pirater mon modèle
Je voulais prendre mon temps pour bien faire les choses. Chaque pas me rendait plus excité de me voir à l’intérieur pour la première fois.
Positionnement de la poche
ajuster les bras
Au départ, j’étais un peu préoccupé par la longueur; Les miens étaient plus kuspaqs que oogilhaqs quand j’étais plus jeune. Mais quand j’ai vu cette image de toutes ces femmes (y compris Amouk !) dans leurs oogilhaqs des années 1930, j’ai su que la longueur serait bien. Je voulais aussi ajouter un peu de mon propre style au mien, alors juste pour le plaisir, j’ai ajouté un peu de volume supplémentaire au capuchon du bras pour ajouter de la respirabilité.
1930 – Des femmes Unalakleet portant des oogilhaq par-dessus leurs parkas devant la poste
Coudre le sol à la main
Coudre le carreau à la main était particulièrement méditatif. À ces moments-là, j’aime toujours penser que quelque part dans le passé, de nombreuses femmes de ma famille faisaient les mêmes mouvements assis que moi. C’est tellement fédérateur de penser que nous découpons tous nos propres morceaux, tirons le fil du tissu de la même manière, nous piquons de temps en temps avec notre aiguille.
C’était vraiment spécial de montrer à ma grand-mère quand j’ai fini. Je suis tellement heureuse d’avoir partagé ce moment avec lui, d’avoir parlé de l’expérience et d’avoir entendu ses conseils et ses éloges. Je tiens vraiment à ce moment, même s’il doit être virtuel compte tenu de nos circonstances actuelles. Un jour, il verra mon travail en personne !
Je suis extrêmement fier de mon travail sur ce vêtement. Quand je le mets et que je me regarde dans le miroir, je vois ma mère, je vois ma grand-mère, je vois mon Amouk. Mon Oogilhaq, un câlin que je ne veux jamais lâcher. La bonne nouvelle est que je pense que c’est le premier d’une longue série.
Vous pouvez retrouver Crista sur Instagram. @crystasews
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Crysta, merci beaucoup de nous avoir emmené avec toi pour faire ton premier oogilhaq ! J’ai été tellement touché de voir de vieilles photos de votre maman, grand-mère et Amouk et je suis sûr qu’ils sont tous fiers du magnifique oogilhaq que vous avez fait ! Une très belle robe, rendue encore plus belle par l’histoire intergénérationnelle et la tradition des descendants des femmes de votre famille. Peut-être apprendrez-vous un jour à votre fille ou à votre nièce à coudre vous aussi !
